Breguet nous offre le son parfait
La maison dirigée par Marc A. Hayek présente une répétition minutes dont les composants ont été développés en fonction du son choisi. Avec son Hora Mundi et de magnifiques pièces féminines, elle nous rappelle aussi la richesse de son histoire et l'étendue de sa maîtrise technique.
Choisir d'abord le son idéal, en définir la fréquence comme un architecte dessinerait le plan d'une maison, puis construire autour de lui la montre capable de le reproduire. C'est le défi qu'ont relevé les ingénieurs de Breguet avec la Breguet Tradition Répétition Minutes Tourbillon 7087, fruit de recherches présentées l'an dernier et que les visiteurs de Baselworld découvrent cette année dans une version où chaque détail a été repensé jusqu'à en optimiser la sonorité comme les performances.
Le son de cette montre a surgi un peu à la façon d'un parfum dont un nez talentueux assemblerait les notes une à une jusqu'à obtenir la fragrance idéale. Ici, les ingénieurs ont testé à l'aide de leurs synthétiseurs des centaines de milliers de fréquences qu'ils ont ensuite classées par famille jusqu'à isoler la combinaison parfaite. L'objectif une fois connu, encore fallait-t-il que les composants de la montre soient capables de l'atteindre. Entre nouveaux brevets - pas moins de six - et subtilités techniques ou architecturales, la marque y est parvenue avec brio.
Breguet Tradition Minute Repeater Tourbillon 7087 ©Photo de Monochrome Watches
Rien d'étonnant pour une maison qui fut la première, il y a deux siècles et demi, à utiliser des timbres pour ses répétitions minutes, léguant à la branche horlogère toute entière une technique qu'elle utilise encore aujourd'hui.
Pensée autour du son qu'elle allait produire, la Breguet Tradition Répétition Minutes Tourbillon 7087 propose de nombreuses solutions surprenantes. Ainsi, les timbres ne viennent pas encercler le calibre comme c'est généralement le cas, mais sont dessinés en forme de lobe et fixés directement sur la lunette dont la capacité de vibration est accrue: elle n'est pas fixée de façon rigide au boîtier en or rose de 44 millimètres, mais reliée à lui par trois piliers qui lui confèrent une certaine liberté. Les timbres en or rhodiés tirent ainsi le meilleur parti tant de la lunette que du saphir pour propager le son, encore amplifié par une petite chambre acoustique. Les marteaux, dotés d'un nouveau type d'amortisseur, viennent les frapper à la verticale, favorisant là encore la transmission de la vibration.
La montre est dotée d'un régulateur magnétique qui garantit une vitesse de rotation constante en jouant sur l'opposition entre le champ magnétique des aimants et le champ électrique produit par la mouvement.
Et qui présente en outre l'avantage du silence, puisqu'il exclut tout contact mécanique entre ses composants. Elle s'enrichit enfin d'un tourbillon à six heures, hommage à l'incroyable histoire de la marque.
Autre nouveauté présentée à Bâle, une nouvelle version de la Classique Hora Mundi apparue pour la première fois en 2011. Son nom à lui seul dit sa vocation, il évoque un parchemin embarqué sur une Goélette, ou plus loin encore sur une Caravelle, traçant de nouvelles routes maritimes à travers les océans. Pensée pour le confort des voyageurs, elle allie la complexité technique à la simplicité de l'affichage. Elle ne dispose en effet que d'un seul jeu d'aiguilles heures/minutes capable d'afficher indifféremment l'un ou l'autre fuseau horaire grâce à une véritable "mémoire mécanique" dissimulée sous le cadran, qui permet aussi d'ajuster instantanément l'indication jour/nuit et la date.
Cette dernière apparaît dans un large guichet à midi dans lequel trois chiffres sont visibles, la date du jour étant signalée par un disque traînant qui l'encadre. C'est en fait la pointe d'une aiguille rétrograde, cachée elle aussi sous le cadran. Sur cette version 2016 au boîtier cannelé de 43 millimètres et plus plat d'un millimètre que la version d'origine, le cadran décoré "clou de Paris" a fait l'objet d'un travail exceptionnel avec ses deux types de guillochage différents qui viennent habiller, entre trois et quatre heures, l'indicateur 24 heures.
Breguet enrichit enfin sa gamme féminine, autour de modèles désormais emblématiques. La Reine de Naples, hommage à une pièce livrée en 1812 par Abraham-Louis Breguet à Caroline Murat, n'a cessé de décliner sa forme ovoïde depuis son lancement en 2002, proposant des complications aussi variées que la sonnerie au passage ou les phases de lune.
Adaptée l'an dernier aux plus petits poignets avec la collection Reine de Naples Princesse Mini aux diamètres de 32 et 27 millimètres, elle revient cette année en or blanc, avec lunette et attache serties et cadran en nacre couleur lavande, dont une marqueterie dessine les index. Les lignes Tradition, Classique et Haute Joaillerie accueillent elles aussi des nouveautés. Dédiées à des clientes prestigieuses qui ont marqué l'histoire de Breguet - on se souviendra évidemment de Marie-Antoinette -, ces pièces feront en 2016 l'objet d'une exposition que la marque promènera à travers le monde entier.